COMPAGNIE BODY DOUBLE
Exquis est un pièce chorégraphique créée par Marie Perruchet et dansée avec Guillaume Zimmermann. Ce duo s’inspire librement du texte d’Oscar Wilde, De Profundis. Dans une longue lettre adressée à son amant alors qu’il est enfermé à la prison de Reading, le poète tente de mettre en forme le chaos humain et sentimental qu’il vit depuis plusieurs mois. Ce cri d’amour et de haine nourrit l’écriture chorégraphique de Marie Perruchet. Les corps dansants remplacent les mots et disent autrement la bonté et la maltraitance, l’adoration, la détestation et l’obsession qui nourrissent la passion amoureuse.
Chez Wilde, rien ne s’échappe, aucun sentiment, heureux ou malheureux, n’est rejeté. Le désir se présente comme un tout tempêtueux auquel la vie et l’art tentent de donner une unité. La chair en mouvement transpose à sa manière cette dimension du chant de Wilde. Proches et lointains, dans la douceur et la violence, en s’aimant et en s’abandonnant, les danseurs proposent leur expérience de la beauté (et) de la douleur.
Exquis
LA MUSIQUE
En s’appuyant sur une orchestration avec voix de Chaconne de Jean-Sébastien Bach, la danse se présente comme une variation sur l’expérience universelle de la difficulté d’aimer.
Profondément incarnée et à la recherche de « l’exquise pulsation » dont parle le poète, la chorégraphie de Marie Perruchet interroge le charme de la haine, les délicatesses de la ruine et le difficile choix de souffrir pour vivre pleinement l’expérience de notre éprouvante humanité.
Pièce chorégraphique pour deux danseurs
Chorégraphie : Marie Perruchet
Interprètes : Marie Perruchet et Guillaume Zimmermann
Musique : Chaconne, J. S. Bach
Collaboration littéraire : Gautier Amiel
Nourritures
Les Nourritures Terrestres est une œuvre de jeunesse d’André Gide publiée en 1887. Œuvre hybride, il s’agit d’un roman-poème qui mêle souvenirs des voyages méditerranéens, récits d’expériences amoureuses et réflexions philosophiques. Le narrateur s’adresse à un certain Nathanaël, jeune homme auquel sont destinés les enseignements d’un livre qui doit le mener sur les chemins des sens. Les mots doivent être brulés immédiatement après avoir été lus pour que l’initiation sensuelle puisse s’accomplir.
STRUCTURE
Sous la forme de chants poétiques faisant écho à la structure même de l’œuvre d’André Gide, Marie Perruchet souhaite explorer toute la symbolique des sensations. La sensualité, le rapport aux corps, la « possession amoureuse » chère à Gide s’incarne dans des corps mouvant, investit un lieu et se transforme en long plan séquence qui emporte avec lui le spectateur dans un huis clos de 45 mn
Marie Perruchet organise son processus de création autour de l’improvisation. Tantôt libre, tantôt plus précisément guidée par le texte poétique de Gide, il s’agit pour les danseurs de saisir quelque chose comme une poétique des corps, à la fois poésie et invention d’une forme. Trouver sa place dans l’espace, trouver sa place par rapport à l’autre ; l’invention d’une forme de vie guidée par la ferveur, voilà comment doit s’organiser la danse qui sublime la matière de son propre corps en même temps qu’elle l’interroge et interroge son lien avec autrui.
Il s’agit tout à la fois de trouver son geste, le geste individuel qui prendra place dans des ensembles qui s’inspireront également de l’organicité, la rondeur et la sensualité de certaines sculptures d’Auguste Rodin.
Comme le héros de Gide, les danseurs sont à la recherche d’une certaine volupté. Le volume, la rondeur, une vie s’inventant dans le mouvement, toujours charnel et précis ; les différents impératifs catégoriques gidiens qui guident Nathanaël, le lecteur, les danseurs et les spectateurs sur leur propre chemin initiatique guident également le processus de création de la chorégraphie de Marie Perruchet.
LA MUSIQUE
La création musicale pour cette pièce vient avant tout d’une histoire d’envie. La découverte d’une pièce pour orgue de Jean-Sébastien Bach, Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ, fut un choc émotionnel pour Marie qui désirait aussi écrire du mouvement à partir de la partition musicale. L’œuvre de Bach est ainsi présente dans la pièce dans une version pour orgue et piano transformé.
La collaboration pour cette bande son s’est faite avec le compositeur producteur français Alex Liebermann. Marie a travaillé avec lui sur les thèmes de sensorialité et de sensualité pour que cette création musicale puisse entrer en écho avec le texte gidien qui donne à NOURRITURES ses couleurs et nourrit la ferveur qui s’empare des corps sur scène.
Marie a également demandé l’autorisation à Jozef Wan Wissem (compositeur et collaborateur de Jarmusch) d'utiliser trois de ses morceaux : Sola Gratia 1 et 2 ainsi que Our hearts condemn us. Leur chaleur organique semblait s’imposer pour le travail sur cette pièce.
LUMIÈRES
Propice à l’intime, à l’introspection, la lumière crée des espaces mouvant d’ombre et de lumière qui dessinent autant le chemin intérieur que celui de la découverte de l’autre. Inspiré des peintures du Caravage, maître incontesté du clair-obscur, Marie réinvente une esthétique baroque qu’elle affectionne.
Les danseurs profitent également de ces jeux de lumières. Présents tout au long de la pièce sur scène, on ne les voit pourtant pas toujours. Une forme d’impermanence s’installe, les corps, leurs courbes, leurs forment se découvrent et se cachent au fil de la pièce. Le spectateur se retrouve pris dans une atmosphère proche de celle des Hammams, l’air y est moite et la lumière brumeuse nous donne à découvrir des corps d’une sensualité noble et nouvelle.
Chorégraphe : Marie Perruchet
Assistant chorégraphique : Xavier Perez
Assistante : Aurore Godfroy
Pièce pour 3 danseurs
Distribution : Aurore Godfroy, Marie Perruchet, Nicolas Travaille
Musique : Alex Liebermann
Lumières : Tanguy Gauchet
Durée : 50 minutes
Tout Public
Création : 4 semaines
Première : Mai 2017
Caravage, me voilà
Solo sur l'esthétique et la symbolique des Memento Mori, « Souviens-toi que tu vas mourir ».
Cette voix que l'on entend dans le Memento Mori signe un arrêt, une effraction de la mort dans notre Réel. C’est un terrible rappel à l’ordre qui nous confronte à l’idée de mortalité.
Les expositions du musée Maillol sur les Vanités, du musée d'Orsay, Crimes et Châtiments ainsi qu’un voyage à Rome, ville d'art et d’histoire qui vit naître le Memento Mori comme une pratique militaire avant de devenir un courant artistique, ont inspirés ce projet.
La visite de la villa Borghèse à Rome, où est exposée une partie de l’œuvre du Caravage, fut un moment déterminant. Attirée par l’art de ce peintre sulfureux, c’est à ce moment que Marie prend conscience du désir qu’elle a de se plonger dans un travail autour de ce genre « macabre » dont l’analyse, la création et le sens relèvent ensemble d’une (terrible) universalité.
LE PROJET SUR SCÈNE : UN TABLEAU VIVANT DE LA MORT
L'expérimentation d'improvisation, s'imprégnant des images des Memento Mori, servira de base à l'écriture chorégraphique. Passant d’un état de corps à l’autre, se laissant aller à la gestuelle contemplative, imitant la gestuelle des conversations (Vanité du Caravage) ou de l’extase, la recherche chorégraphique est autant un exercice de transposition de l’image d'un corps dansant qu’une tentative d’oxymore : faire transparaître la finitude de l’homme dans ce mouvement qui le maintient inévitablement en vie.
Un crâne, un miroir psyché, une corbeille de fruits et un rituel d'absinthe accompagneront ce théâtre baroque devenu cabinet de curiosité au service de la symbolique des Memento Mori et de la sublimation du geste.
Chorégraphié et Interprété par Marie Perruchet
Compositeur : Erwann Kermorvant
Je suis moi
JE SUIS MOI est une pièce d’une heure pour trois danseurs et une comédienne inspirée par une étude de la peinture Le Jardin des Délices de Jérome Bosch.
Abordant la question des états de conscience modifiés dans l’art et le rêve, elle met en scène des représentations humaines du Paradis, du Purgatoire et de l’Enfer.
JE SUIS MOI est une création en forme de voyage introspectif dans ces trois royaumes, structurant une métamorphose du sujet.
L’expérimentation de perceptions corporelles sert de base à l’écriture chorégraphique qui s’élabore à partir d’improvisations.
S’imprégnant de vécus émotionnels, de situations scéniques ou sociales et d’images fantasmées, les interprètes (se) cherchent et évoluent dans des états de corps très différents, touchant et révélant les passions humaines, toujours singulières et déjà partagées.
Les genres se mettent en places lors d’une représentation/figuration de la traversée des trois tableaux sur scène.
La réunion du Paradis, du Purgatoire et de l’Enfer que constitue le Jardin des Délices ne rejette rien de l’univers et accepte la bipolarité de notre personnalité. Le diabolique et le sacré, la religion et l’hérésie, la sublimation et l’absurdité des corps, le féminin et le masculin s’unissent sous le pinceau du peintre et dans la danse/les corps dansant.
Les phénomènes hallucinatoires pourraient libérer le refoulé, laisser surgir des images archaïques tout comme une gestuelle spontanée et permettrait de découvrir des sensations corporelles nouvelles, les sensations d’un esprit libre où la créativité prend sa source.
L'étude analytique, Etats modifés de conscience, arts et rêves, le jardin des délices, Jérôme Bosch d’Annick Drevet-Tvermoès a inspiré cette pièce. La cohérence des thèmes et des concepts analytiques présentés ont été le point de départ d’une recherche intellectuelle et chorégraphique.
Cette étude s'attache à donner des indications sur le phénomène même de créations et s’interroge sur les états et les circonstances dans lesquelles Jérôme Bosch aurait pu peindre le Jardin des Délices. Elle fait référence, entre autre, à son appartenance à la confrérie des adamites.
Chorégraphie: Marie Perruchet
Avec Aurore Godfroy, Charley Guerin, Marie Perruchet, Emilie Vidal
Compositeur : Charley Guerin
Premiere lecture
Faisant écho aux « Nourritures Terrestres » d’André Gide, ce duo explore la symbolique des sensations, la sensualité, le rapport au corps charnel, la possession amoureuse, l’éveil des sens et du désir. Dans une poétique des corps, les danseurs dessinent leurs mouvements dans l’espace et tentent de trouver leur place l’un par rapport à l’autre.
Chorégraphie : Marie Perruchet
COPRODUCTION
LES PARTENAIRES
Le Centre National de la Danse